
ma JB!
Je ne savais pas trop quoi t'offrir vu que tu n'aimes plus du tout le Charlie/Amita. J'ai donc opté pour un "couple" atypique, mais j'espère qu'il te plaira...
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de : Donald P. Bellisario & Don McGill. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Comme un géant
Elle était si belle Tali ! Ses petites mains potelées, ses grands yeux noirs, son sourire craquant, ses boucles brunes…
Elle était tout simplement superbe et en la voyant tout ce qu’on voulait c’était la protéger et l’aimer, l’aimer et la protéger.
Elle a trois ans, je suis fou d´elle
Elle m´éclate complètement la vie
J´me lève pour la voir la nuit
Le bien, le mal, elle connaît pas
Elle sent l´savon, je la trouve belle
Tout c´qu´elle demande, c´est qu´on l´aime
Trois ans… Trois ans et déjà une histoire si longue, si lourde…
Comment lui expliquer que sa mère ne serait pas là pour la voir grandir ? Comment justifier trois années sans lui, trois années où il avait ignoré jusqu’à son existence ?
Que lui raconterait-il lorsqu’elle demanderait des précisions sur sa maman, ses grands-parents, toute sa famille maternelle ?
Mais était-ce vraiment le moment de se préoccuper de cela ? Un pas devant l’autre, un pied après l’autre et il serait toujours temps d’affronter les questions lorsqu’elles viendraient. Pour le moment, il voulait simplement profiter d’elle, faire sa connaissance.
Elle ouvre les yeux très grands
Elle est si sûre de moi
Que je me sens un peu comme elle me voit
Ziva lui avait parlé de lui. Rien n’aurait pu décrire ce qu’il avait ressenti lorsqu’elle avait pointé son doigt vers la photo en prononçant dans sa langue le mot « papa », le plus beau mot du monde, ce mot qu’il ne se lasserait jamais d’entendre.
Il était son papa, lui qui ne savait pas qu’elle existait. Et déjà elle lui avait accordé toute sa confiance avec cette naïveté des enfants qui ne demandent que de l’amour pour s’épanouir.
Une autre aurait sans doute pleuré, demandé sa maman, ne comprenant pas pourquoi celle-ci n’était pas là, pourquoi elle se retrouvait parmi des étrangers, dans un pays qui n’était pas celui où elle avait grandi, Mais en digne fille de Ziva, elle n’avait pas versé une larme, se contentant de sourire à ce père qu’elle découvrait.
Ce père qui soudain se sentait investi d’une mission plus importante que toutes celles qu’il avait rempli jusque là. Ce père qui s’ignorait et qui en l’espace d’une seconde était devenu un papa.
Comme un géant
Comme un géant
J´ai quelqu´un maintenant
Qui croit vraiment en moi
Comme un géant
Comme un géant
Quand on est aimé
On peut tout faire, je crois
Il apprenait à la connaître, à réagir à ses moues, à ses sourires, à ses regards… Ils ne parlaient pas la même langue mais se comprenaient de mille autres façons. En la regardant il retrouvait la force de Ziva et sa détermination et il se retrouvait aussi au détour d’un rire aux éclats ou d’un geste de la main.
C’était bien sa fille et pour elle il pourrait renverser des montagnes. Sa vie désormais avait un sens.
Y a des matins, j´me sens pas bien
Mais elle a rien à faire de rien
Elle veut m´raconter sa vie
Y a des forêts, des lacs perdus
Des trains fantômes, des rois bossus
Y a des nains jaunes sous la pluie .
Il aimait lorsqu’elle ouvrait grand ses yeux noirs, émerveillée de ce pays qu’elle ne connaissait pas, heureuse des bruits, des couleurs, des odeurs qu’elle découvrait, tendant ses bras pour que son père la prenne contre lui, lui qui s’enivrait de son odeur enfantine, perdait son visage dans ses boucles brunes et se souvenait ainsi d’autres boucles brunes.
Elle était sa consolation, son espoir, sa victoire.
En la regardant vivre, il se sentait plus vivant que jamais.
- Tali… viens mon ange.
Elle lui offrit ce sourire si semblable à celui que sa mère et tendit ses bras vers lui.
Et puis l´heure venue
On quitte son royaume
J´la ramène toute heureuse sur mes épaules
Elle s’était endormie sans problème, épuisée par la journée passée au grand air, peut-être aussi par tous les chamboulements survenus dans sa jeune vie en si peu de temps.
Il était simplement assis près d’elle, la regardant sommeiller, réussissant à peine, malgré l’évidence, à se convaincre qu’elle était sienne, qu’elle était à lui et que sa vie avait totalement changé.
Sa priorité désormais c’était elle, elle qui n’avait plus de mère, avait dû quitter son pays et comptait sur lui pour lui faire une belle vie. Déjà il y avait entre eux une confiance inébranlable, déjà elle avait mis toute sa foi d’enfant dans cet inconnu qui était son père et auprès duquel elle découvrait une autre langue, d’autres possibles, une autre existence.
Il voulait que ce soit pour le meilleur.
Comme un géant
Comme un géant
J´ai quelqu´un maintenant
Qui croit vraiment en moi
Comme un géant
Comme un géant
Quand on est aimé
On peut tout faire, je crois
- Je vais partir.
Son père leva les yeux sur lui :
-Tony… Tu es sûr ? Tu adores ton boulot.
- Oui, je l’adore. Mais désormais ma priorité c’est Tali. Elle n’a plus de mère. Je ne veux pas qu’un jour elle se retrouve sans père. Je dois à Ziva, je lui dois à elle aussi, de faire le choix qui la mettra à l’abri. Je n’ai pas besoin de travailler, tu le sais. Et puis… je trouverai bien quelque chose. Quelque chose qui ne mettra pas ma vie en danger, quelque chose qui me permettra de la voir grandir.
- Tu ne regretteras pas ?
Tony jeta un nouveau coup d’œil à l’enfant endormie puis se retourna vers son père :
- Jamais. Je ne regretterai jamais.
Elle a trois ans, je suis fou d´elle....
FIN
Chanson d’Alain Chamfort