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Partie 6 / Confessions
Clark courut aussi vite et en une seconde, il détailla la pièce et en un éclair, il récupéra les deux hommes qui, figés, tombaient dans les décombres. Tendant son oreille, il se rassura de leur pouls et les visualisant de ses yeux, seul Arthur semblait s'être cassé le bras. Il les déposa un peu plus loin dans le couloir pour définir d'où aurait pu apparaitre cet éclat. Merlin monta les escaliers deux par deux et se dirigea là où le toit du manoir laissait entrer la lumière du soleil.
Chaque pas qui l'approchait de l'intonation lui fit palpiter son cœur. Il avait craint pour la vie du prince. Au bout du couloir, il aperçut Clark qui scrutait le tas créé par ce bruit.
— Que s'est-il passé ? demanda le jeune sorcier en tentant de garder son calme.
Continuant ses recherches, son interlocuteur lui répondit qu'il n'y avait aucune trace de bombe ou d'autres types de ce genre. Merlin se tourna ensuite sur les deux blessés. Puis son regard s'attarda sur l'épée et l'énorme livre que tenait son blond à travers son corps. Du bout des doigts, il ouvrit la page qui était restée ouverte. Il lut le passage dans sa tête… Relevant son visage sur Arthur, il grimaça.
— Qu'est-ce qu'il y a Merlin, demanda Clark qui avait entendu ses battements de cœur s'accélérer.
Le jeune sorcier semblait chercher les mots, ou du moins il tentait de trouver la manière la plus adéquate pour expliquer la situation.
— D'après ce livre, il est dit que seul un puissant sorcier peut invoquer un portail vers une époque choisie. Sauf que le prince a dû, sans s'en rende compte, la réciter à haute voix…
— Mais il n'est pas sorcier que je sache… enfin il me semble… remarqua Clark.
— En effet mais il est né de la magie de l'ancienne religion...
— De quoi ?
Merlin croisa le regard médusé de Clark et lui demanda :
— Tu veux vraiment savoir ?
— En fait heu non… tout m'a l'air trop compliqué vos… sort etc… Avait-il répondu en faisant un signe négatif de la main.
— Ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi cela à créer une explosion… puis plongeant son regard sur l'état du manoir, grimaçant, il ne put se retenir d'incanter un sort faisant dorer ses pupilles et en un instant tout parut réparé.
Aux paroles d'Excalibur, Merlin avait compris que Clark était en quelque sorte comme lui, détenant chacun un secret qu'ils ne souhaitaient pas dévoiler à leurs amis respectifs. Clark, les yeux émerveillés, siffla en direction du brun.
— Bah ça, si on me l'avait dit…
— Que pouvais-je faire de plus ? Je ne suis pas chez moi et en plus on vous détruit votre demeure…
Clark sourit au dernier mot.
— Ce n'est pas toi mais Arthur, tu veux dire… repris Clark le regard brillant.
Merlin lui renvoya son sourire espiègle et se tourna sur les deux corps. Il se pencha sur le bras droit d'Arthur et hésita une seconde à le soigner. Puis secouant la tête, il se disait à voix basse :
— Devrais-je vous soigner sir ? Cela vous servira bien de leçon à l'avenir. Il se mordit la langue et reprit :
— Mais comme je n'ai aucune envie de me trimbaler un boulet autant que je vous guérisse… avait-il finit par dire en souriant de malice.
Clark entendit dans ses paroles son hésitation et comprenant ce qu'il allait faire, il sourit puis revit ses yeux se colorer en or. Il commençait à comprendre pourquoi Lex l'appréciait bien. Il émanait du jeune sorcier une telle intensité de vivre que même un aveugle serait toucher par sa présence.
— Pourquoi souris-tu ? Entendit-il quand enfin il trouva les yeux interrogateurs du sorcier.
Clark ne put se retenir et éclata de rire suivi de Merlin. Clark lui avoua qu'il avait l'ouïe fine. Ce dernier avait besoin de ça, tout était absurde et il dut reconnaitre que Merlin avait bien du courage et surtout du cran pour supporter ce prince. Une fois, leur quinte de rire passée, Clark croisa le regard du brun presque humide à force de se plier en deux. Malheureusement, le jeune homme d'acier ne put s'empêcher de relancer son rire.
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Ce fut par ces rires qu'Arthur se réveilla, il lui paraissait loin et en même temps si proche. Une migraine lui cognait à l'intérieur de son crâne. Ouvrant avec difficulté ses paupières, la scène qui se déroulait devant ses yeux, lui pinça le cœur. Une sensation qu'il ne connaissait pas vraiment ou du moins seulement quand son Valet était souvent en compagnie de Lancelot ou Gauvain lui comprimait la poitrine. Trop sonné, le blond resta immobile et se contenta d'écouter leur conversation.
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Une fois que le passage éclaire du fou rire s'atténua, Clark sentit le besoin de connaitre sa raison de tout cacher au prince.
— Dis-moi Merlin. Si tu tiens beaucoup à Arthur pourquoi ne lui dis-tu pas qui tu es ?
— Je ne saurais lui dire, murmurait-il. Il se tient bien ainsi, je ne veux pas lui causer de tort ou devenir un fardeau…
En disant cela, le jeune sorcier avait cette impression qu'un étau invisible lui serrait la gorge. Il reprit une respiration :
— Un jour, Arthur deviendra le roi que tous attendent et c'est à cela que je sers… Mon destin est de veiller sur lui… rien de plus.
Clark fut touché par sa révélation et dans ses yeux, il y avait cette lueur de foi, de celle qui ne pouvait être brisée. Il se sentait soudain plus proche de lui.
— Je dois t'avouer que pour Lex je le ressens comme toi. Je n'ai pas envie qu'on se serve de moi contre lui… alors je fais de mon mieux pour être toujours avec lui.
Passant une main tremblante sur ses cheveux, il contempla son ami sorcier :
— Mon vrai père n'a de cesse de me répéter que j'ai aussi un destin à accomplir… mais je ne peux pas faire comme si j'étais au-dessus des humains.
Il s'arrêta d'un coup, se demandant si Merlin allait le rejeter par le fait qu'il venait de lui avouer qu'il n'était pas de cette planète. Or dans les yeux du brun, il y avait toujours cette même chaleur amicale.
— Tu sais, parfois c'est mon mentor qui me dit que ma magie est faite pour lui…
Merlin baissa son regard perdu sur l'épée :
— Parfois j'aimerais tellement ne pas être ce que je suis… le son de sa voix trahissait sa peine qui venait le tirailler, j'aimerais tellement être normal et vivre une vie comme tous les autres…
Clark perçut son désarroi et dans cet élan, il ne put s'empêcher de le blottir dans ses bras. Entendant ses sanglots, il ne pouvait que le comprendre. Combien de fois avait-il, lui aussi, souhaité être humain ? Fermant les yeux, il soupira.
— Je te comprends tout à fait Merlin…
— Pourquoi sommes-nous obligés de mentir à ceux qu'on aime si ce n'est que pour les protéger… ajouta le sorcier entre ses pleurs. Je trouve ça si injuste !
Merlin étouffa un cri. Il semblait relâcher toutes ses incertitudes et d'être enfin avec une personne qui pouvait le comprendre, le soulageait. Chose qu'il ne serait jamais permis à Camelot. Clark serra un peu plus le jeune mage tout contre lui, sa douleur était la même que la sienne et cela l'attristaient tout autant que lui. Il se retint de se laisser aller.
— Tu viens toi-même de donner la réponse, ce n'est que pour protéger ceux qu'on aime qu'on fait ça…
Merlin quitta ses bras en s'excusant de s'être laissé emporter par sa solitude.
— Tu sais, c'est comme si tu étais mon reflet. Tes réponses m'aident aussi à avancer et à faire mon choix. Mais contrairement à toi, je sais que je lui dirais qui je suis parce que je veux fonder ma vie sur une bonne base et non en commençant par un mensonge.
Le jeune sorcier était ému par ce que venait de lui dire Clark.
— Parce que tu l'aimes… chuchotait-il comme pour lui-même.
— Pourquoi tu ne l'aimes pas ? dit innocemment Clark.
Fixant leurs regards, Merlin était perdu. Tremblant, il lui répondit :
— Arthur ne m'aime pas, je ne suis qu'un am…
Merlin ne savait même pas s'il était vraiment un ami et cela ne fit qu'accentuer ses larmes qui dévalèrent aussitôt sur son visage. Il mit ses deux mains sur la figure presque honteux de ne pas savoir ce qu'il représentait pour le prince. Mais Clark déposa ses mains sur ses épaules qui frémissaient à chacun de ces pleurs et le força à le regarder.
— Merlin, tu ne peux pas le voir parce que tu es en plein dedans. Je t'assure qu'Arthur, malgré son caractère bien trempé, t'aime.
Devant la mine défaite de son nouvel ami, il dut se justifier.
— Quand il te regarde, son regard brille. Quand tu es à ses côtés, il est plus à ton écoute. Quand tu n'es pas là, il essaie d'être lui mais sans toi, il en a plus la difficulté. Crois-moi, il t'aime…
Merlin secoua la tête, il ne voyait rien de cela.
— Arthur n'aime que sa personne ! S'il tenait un tant soit peu à moi, je le saurais… murmura le sorcier.
— Tu vois, ça veut dire que tu le sais déjà… dit-il en souriant de toutes ses dents.
Le regard incrédule, Merlin ne saisissait rien.
— Quand tu te retranches sur lui, que tu te pousses à te faire croire qu'il ne tient qu'à sa petite personne… Clark lui posa son index sur son cœur.
Un immense sourire éclaira son visage. Oui, Merlin n'avait plus de doute.
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Couché, Arthur ne sut s'il devait s'annoncer ou faire encore l'endormi. Les bruits de sanglots de Merlin lui avaient déchiré le cœur et encore davantage quand il crut que celui-ci ne pensait pas que lui, Arthur, pouvait l'aimer. Il se traita de triple crétin. Il ne pensait pas faire autant souffrir son valet, lui qui croyait plutôt que Merlin allait le rejeter. Etait-il donc si difficile de lire en lui ? Comment Merlin ne voyait-il pas combien il tenait à lui ?
Pourtant leur baiser semblait réel mais il avait eu peur, que sous l'emprise de son aveu, que Merlin s'était juste laissé emporter par le moment. Et la révélation de sa magie ne l'effrayait pas car il comprenait enfin pourquoi il survivait quand d'autres aurait dû mourir. Il réalisait à quel point maintenant Merlin lui était indispensable.
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Partie 7 / Vérité
Après un silence bien serein, Merlin lui dit :
— Je vais porter Arthur dans son lit.
— Non je vais le faire, vu son poids et ma force, j'y arriverais plus facilement.
Le jeune sorcier le remercia et se posa contre le mur à côté de Lex qui était encore endormi. Il se demandait comment Clark allait s'y prendre pour lui parler de ses pouvoirs, cela pourrait surement l'aider. Il se colla de tout son dos contre le mur en attendant que Clark revienne.
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Clark déposa ou du moins lâcha le blond sur son lit qui rebondit sur le matelas et en avançant vers la porte, il lui chuchota :
— Arthur, je sais…
Ce dernier se releva honteux de s'être fait prendre.
— Aimez-vous Merlin ? demanda-t-il sans se rendre compte qu'il le vouvoyait.
Clark se retourna d'un regard dur et quand il le fixa, il sut qu'il avait tort au sujet d'Arthur. De son apparence, le blond donnait beaucoup sur son allure mais quand il croisa le regard de celui-ci, il vit l'étincelle identique à celui de Merlin. Ecoutant le rythme cardiaque d'Arthur, le brun n'avait pas besoin de réponse.
— Merlin va bientôt trouver le moyen de vous faire rentrer chez vous… vous devriez lui en parler, dit-il avant de laisser seul.
— Comment lui dire quand je sais que rien de tout cela ne peut être à Camelot, avait-il dit en retenant ses larmes qui lui brulaient les yeux.
— Arthur… Merlin mérite de le savoir, ne serait-ce que pour apaiser son âme. Je n'ai rien dit quand je vous ai vu éveillé pace que… je voulais que vous l'entendiez, avait ajouté Clark qui ne souhaitait que les aider avant qu'ils ne repartent.
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Arthur aimait inéluctablement Merlin, mais il savait aussi qu'à son époque rien de cela ne verra le jour. Il devait à Camelot donner un héritier lorsque se sera à son tour. Oui, il l'aimait et cela lui faisait mal parce qu'il ne pourrait jamais lui dire, il ne pourrait le regarder en face s'il devait se marier… Il s'étendit de tout son long et serra son oreiller comme s'il avait été son valet. Il n'avait pas envie qu'on le voit dans cet état, lui qui restait toujours fier et droit. Il sanglota tout contre le lit. Mais l'amour était si cruel… et si beau à la fois… Dieu comme tout pouvait être compliqué…
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Clark s'adossa contre la porte. Fermant ses yeux, il entendait les pleurs d'Arthur pour Merlin. Il comprenait sa situation comme il comprenait celle de Merlin. Son cœur se comprimait devant cette douleur. Soudain, il se demanda pourquoi maintenant et surtout ici ? Peut-être pouvait-il au contraire vivre leur vie à cette époque.
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Lex se réveillait lentement, clignant ses paupières puis murmura le nom du blond.
— Il va bien Lex, entendit-il à ses côtés.
Tournant son visage à son interlocuteur, il sourit. Dans les yeux de Merlin, parfois, il voyait Clark. Ils avaient le même regard, des sourires larges et étincelants, des couleurs aimables… Merlin lui tendit la main pour se relever et en jetant un regard sur la bibliothèque, Lex fut surpris de l'état intact de la pièce. Il fixa Merlin qui se pinçait les lèvres.
— C'est …
— De la magie, répondit-il devant les yeux médusés, voire même émerveillés de Lex.
— Que s'est-il passé ?
— Ce serait trop long à t'expliquer et je pense que je ne te donnerais que la migraine… répondit Merlin.
— Ce n'est pas grave ! Je suis tout ouïe, avait dit Lex, content de connaitre un peu plus d'eux.
Le jeune sorcier était réellement étonné par cet homme. Il montrait un tel intérêt qu'il se sentait encore plus important que jamais. Il prit une profonde inspiration et commença :
— Arthur a trouvé un livre où un sort peut être incanté par un sorcier puissant qui peut s'envoyer à une époque désirée. Le prince a dû la lire à voix haute et n'étant pas lui-même un sorcier, il y a eu une explosion…
— Mais s'il n'est pas sorcier pourquoi…
— Arthur est né de la magie et j'en conclus que le peu de trace qui coule en ses veines, a dû la déclencher…
Lex perplexe, comprenait surtout qu'ils allaient bientôt devoir les quitter et cela le rendait triste. Merlin s'aperçut de son changement.
— Nous resterons jusqu'à ce soir…
— Lui diras-tu ? avait dit Lex en lui prenant son poignet.
Il secoua la tête en comprenant sa question et lui répondit :
— A quoi bon, il n'y a pas de place pour nous dans son royaume… Je continuerais à veiller sur lui. Qui sait peut-être un jour nos âmes se retrouverons… souffla-t-il.
Lex était touché par les paroles de Merlin, il se disait qu'il devait vraiment tenir à lui pour supporter cette vie.
— Tu me surprendras toujours Merlin… Moi, je ne pourrais pas vivre une seconde sans Clark et même en ce moment, s'il est sous le même toit que moi, il me manque…
Il soupira comme s'il imaginait…
— Je l'ai aimé à la première seconde mais je refusais d'y croire… mais maintenant que je sais qu'il m'aime autant alors, pour lui je serais prêt à tout. Je ne le laisserai jamais partir parce qu'il est celui qui me complète…
Il s'arrêta soudain en voyant le regard brillant de Merlin se diriger derrière son épaule et Lex se retourna sur Clark qui s'y tenait. Deux êtres qui s'étaient retrouvés… Il n'y avait pas de mot. Merlin se contenta de leur sourire et les laissa seuls.
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— Je ne te savais pas si romantique Lex, avait dit Clark en le prenant dans ses bras.
— Je ne te savais pas si fleur bleue, susurra-t-il en apercevant ses larmes.
Lex ne pouvait qu'être heureux, l'homme qu'il aimait était là, dans ses bras et cet homme l'aimait, que pouvait-il demander de plus.
— Lex, murmura Clark.
— Oui, mon ange…
— Je… Il faut que je te parle, dit-il avec plus de sérieux.
Le son de voix fit tressaillir le maitre des lieux. Il crut un instant que Clark allait le quitter.
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Merlin entra dans la chambre d'Arthur et ce dernier ne l'avait pas entendu. Le brun pensait qu'il dormait encore. Il s'approcha du lit et n'osa plus bouger. Il détaillait le corps du prince. Inclinant sa tête et fermant ses yeux…
Il aurait voulu lui caresser les cheveux,
Il aurait voulu le serrer contre lui,
Il aurait voulu l'embrasser,
Il aurait tellement voulu lui montrer à quel point il l'aimait,
À quel point sa vie n'avait aucun sens sans lui…
Ouvrant ses yeux, il vit deux orbes humides face à lui. Comme ils étaient beaux et éclatants. Il sentit une main le tirer vers ce corps et se retrouva sous celui-ci. Ils se fixèrent un instant, aucun des deux ne parlait… Ils savaient. Ils avaient leurs cœurs qui battaient à l'unisson, ils avaient des tremblements dans chacun de leurs membres… Plus rien ne pouvait les retenir, leurs regards crevaient l'envie, leurs mains hésitantes tremblaient de désirs et leurs souffles saccadés humaient leurs parfums enivrante…
Ils ne savaient plus lequel des deux avaient embrassé en premier, ils ne savaient plus qui avait gémi le premier… peu importait, ils se lâchaient à leurs émotions… Merlin voulait plus de sensation et contemplant son prince, ils se retrouvèrent entourés d'une bulle bleutée émanant de leur amour. Arthur ne disait rien au contraire il souriait comme jamais il ne se l'était permis en la présence de Merlin.
Arthur avait Merlin dans sa peau, dans son corps, dans sa vie… et il voulait que cet instant dure aussi longtemps que possible. Et quand il croisait le regard brillant de son amant, il était comblé par le reflet de son âme… de l'amour tout simplement. Seuls, tous les deux, sous les draps… après leur instant d'intimité bien éreintant, ils s'enlacèrent, nu l'un face à l'autre. Dans un murmure, Merlin lui avoua son amour… Arthur, les larmes aux yeux, le fixait. Il ne voulait pas que cela se termine ainsi, il le serra encore plus fort contre lui.
— Je t'aime tellement Merlin… ma vie sans toi n'est rien… tu es mon autre, ma moitié, le centre de mon cercle…
Merlin était ému, il n'aurait jamais imaginé cela. Il se blottit tout contre son corps.
— Je suis et je serai toujours avec toi Arthur… peu importe…
— Chut, ne dis rien… pas maintenant… ce soir car maintenant, je te veux toi, avait-il dit en posant un index sur les lèvres du brun.
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Partie 8 / Pour soi
Pendant ce temps, Lex attendait non sans cacher son stresse que Clark lui parle. Ce dernier le prit par la main et l'emmena dans sa chambre. Le brun observait cette pièce où dégageait plus l'essence de Lex. Le parfum de celui-ci flottait à travers la chambre et ses yeux s'arrêtèrent sur une photo qui le représentait avec Lex. Il sourit intérieurement, content de voir combien il pouvait tenir à lui.
— Tu devrais t'assoir Lex… dit-il en lui montrant le bord du lit.
Une peur avait envahi son corps, Lex voyait bien que quelque chose n'allait pas et il avait la gorge tellement nouée qu'il ne pouvait même plus répondre.
— Lex… comme tu le sais…
Clark faisait les cents pas, augmentant ainsi l'anxiété de son amant. Il n'arrivait pas à trouver les mots pour lui dire. Comme cela paraissait simple quand il en parlait avec Merlin. Il stoppa ses pas devant Lex et s'agenouilla devant lui. Il se saisit d'une de ses mains contre la sienne.
— Je t'aime comme jamais je n'ai pu aimer et je veux passer ma vie à tes côtés…
— Mais. Coupa Lex tentant de cacher ses tremblements en gardant une voix neutre.
Clark s'en aperçut et se gifla mentalement de ne pas savoir s'y prendre. Il cacha sa tête sur les cuisses de son amant avant de le fixer.
— Non, non… Lex, mon dieu... que je peux être nul… dit-il en prenant son ami dans ses bras. Avec toi, je perds tous mes moyens et je n'arrive même pas à trouver mes mots pour te dire que je ne suis pas de cette planète et que j'ai des pouvoirs dont tu n'imaginerais pas… et que je continuerais avec toi, seulement toi… je ne veux aucun mensonge entre nous…
Clark avait dit tout cela d'une traite entre deux respirations sans se rendre compte qu'au finale, il avait dit ce qu'il devait lui avouer. Lex serra encore Clark tout contre lui, le cœur soulagé. Il venait de lui révéler son secret et comme un cadeau avant noël, il trouvait que ces derniers jours étaient les plus merveilleux.
— Merci Clark… murmura-t-il complétement ému.
Le brun recula et le contempla de peur qu'il ait eu du mal à comprendre. Lex voyant son regard égaré, ajouta :
— Je t'aime Clark et que tu sois d'ici ou d'ailleurs, je m'en fou. Pour moi, tu es et restera mon Clark…
Le visage du brun s'illumina et il s'empourpra encore plus quand il réalisa qu'ils étaient maintenant sur le lit de Lex. Ce dernier se redressa sur ses coudes et lui dit :
— Je… j'aurais voulu attendre ta majorité avant…
Le regard malicieux de Clark passa de la tête chauve au pied de celui-ci.
— Mais qui te dit qu'on irait aussi loin, monsieur… moi je sais me tenir, avait-il dit d'un ton solennel qui fit rire Lex.
Clark était heureux de voir son ami ainsi… mais surtout d'être son petit-ami… Il se jeta sur Lex qui l'encercla de ses bras. Le brun posa sa tête sur sa poitrine et fermant les yeux, il murmura :
— Je pourrai rester comme ça tout le temps… comme ça, je ne te lâcherais plus, maintenant que tu es à moi…
— Je l'espère bien mon ange… plus que tout je serais à toi… comme toi tu le seras… dit-il en passant ses doigts sur les cheveux fins de Clark.
Dans son lit, Lex avait l'impression que depuis que Merlin et Arthur avaient débarquée au milieu de son salon que tout semblait trop simple. Il devenait plus sage au contact de Clark et cela lui plaisait. Il ne voulait pas penser à l'avenir, il profitait de l'instant, pour le reste, il verrait plus tard. Il avait encore le cœur qui bondissait dans sa poitrine parce que son brun lui avait dit son secret. Les doigts encore dans les cheveux de son amant, il désirait ardemment à ce que leur vie se passe à merveille. Il sentait les respirations de Clark contre son torse et comprit qu'il s'était endormi.
— Je t'aime Clark, chuchota-t-il avant de s'endormir à son tour.
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Merlin ne s'était pas endormi, il détaillait chaque trait d'Arthur. Son visage resplendissait sous les rayons du soleil. Il le trouvait beau et endormi, il avait l'air d'un ange… Il passa ses doigts fins d'une caresse sur les chevelures dorées de son amant et posa un baiser sur chaque paupière.
— Je t'aime Arthur…
Arthur bougea légèrement la tête et le contempla. Merlin avait beau paraitre idiot, il savait qu'il ne l'était pas… Ce n'était que sa manière pour se défendre de ses sentiments contre lui. Il se souvint encore de leur rencontre. Une audace bien ancrée dans sa personnalité qui l'avait aimé au premier abord… puis comme un destin, son père le promu en tant que son valet. Il sourit à se souvenir.
— Qu'est-ce qui te fait rire ? demanda Merlin en enlevant ses doigts.
— Ho rien… je me rappelais juste de notre première rencontre… dit-il en se penchant sur ses lèvres. Toi et tes remarques… Arthur embrassa le cou du brun… Toi et tes paroles trop sages pour être les tiennes…
Le prince passa une main sous le dos de Merlin et l'autre sous sa tête. Leurs corps répondaient chaudement à leur étreinte. Passant ses lèvres de ce cou à son oreille, Merlin ne put réprimer ses gémissements.
— Tu m'as conquis… parce que tu es simplement toi… et c'est comme ça que je t'aime…
Lentement, le blond s'empara des deux poignets de son amant, les serrant d'une main au-dessus de la tête du brun. Il se posa sur le côté et déposa des baisers papillon sur tout le torse et son autre main se baladait sur le bas du corps, parcourant la peau douce et chaude de son amant. Arthur se releva doucement sous les gémissements plaintifs de celui-ci et lui chuchota :
— Merlin je veux être tiens…
Le jeune sorcier frémit et s'empourpra encore plus sous sa demande. Le regard du blond était magnifique à cet instant et sans attendre, Merlin se retrouva au-dessus de lui. Sous la chaleur de l'été, les amants profitèrent encore de leur moment d'intimité. Rien ne semblait les perturber, ils étaient seuls avec leurs sentiments.
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Clark fut le premier à se réveiller suivit de son amant qui lui prit la main. Lex adorait la lui tenir… et pourtant cela ne lui était jamais arrivé à ce point. Sans vraiment se parler, la faim se faisait ressentir. Ils sortirent en direction de la cuisine lorsque la porte de la chambre d'Arthur s'ouvrit sur les deux jeunes hommes qui, à leurs étonnements, se tenaient de la même manière qu'eux. Ils se regardèrent tous avec une lueur d'amusement dans leurs yeux. Ils descendirent dans la cuisine quand ils croisèrent Enrique.
— Monsieur Lex, désirez-vous que je vous prépare, à vos amis et vous, le repas dans la grande salle.
— Oui, ce ne serait pas de refus, merci Enrique.
En attendant que tout soit prêt, ils s'installèrent dans la salle où tout avait commencé. Chaque couple prit place sur les canapés du salon sans se lâcher les mains. Personne n'osait briser ce silence apaisant. Puis Lex décida de parler en premier :
— Merlin tu as regardé pour ton sort ou ton incantation ?
A cette question, il rougit en passant son regard de son amant à celui de Lex, mal à l'aise, il répondit :
— J'étais occupé…
Le ton était presque inaudible mais quand il croisa le visage ahuri de Clark, Merlin cacha sa tête aux creux du cou d'Arthur.
— Ha c'est bon, oui… je n'ai pas cherché… bafouillait-il…
Arthur adorait le voir agir ainsi, tout aussi rouge qu'une tomate. Il le serra encore plus contre lui. Quant à Lex qui avait d'abord regardé Clark puis comprenant la réaction du brun, sourit devant cette scène. Arthur se mit à regarder autour de lui puis un trou retint son attention. Clark suivit le mouvement et du mieux qu'il pouvait, il regarda Lex :
— Ha… je suis désolé Lex…
Le maitre des lieux fixa enfin le mur et éclata de rire.
— Je te savais résistant mais là tu m'en bouches un coin…
— Ce n'est pas drôle, dit-il en boudant devant son amant.
Clark dirigea son regard presque suppliant à Merlin qui comprit son geste. Le jeune sorcier se leva du canapé et de ses yeux dorés le mur redevint à son état initial quand soudain ils entendirent quelqu'un s'effondrer. Tous les quatre tournèrent la tête au niveau de la porte et aperçurent qu'Enrique avait dû être choqué… Clark le porta jusqu'au canapé et le laissa se reprendre, s'il se reprenait, et ils partirent dans la grande salle.
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Pendant que tout le monde s'installait, Arthur alla aux toilettes. Puis Lex dut les laisser deux minutes pour ouvrir la porte d'entrée d'où retentit le son de la sonnette. Le maitre des lieux revint aussi vite accompagné de Chloé. Elle salua l'assemblée puis son regard s'attarda sur Merlin.
— On ne serait pas déjà rencontré ? Dit-elle en pointant son index sur ce dernier.
Le jeune sorcier secoua la tête d'un air étonné. Elle se retourna subitement sur Clark :
— Dis-moi Clark, je voulais te demander si je pouvais venir avec toi pour le dossier d'inscription à l'université.
— Oui pourquoi ?
— Ma voiture est en panne et mon père ne peut pas m'y emmener.
— Y a pas de souci… mais tu es venue comment ? demanda Clark.
— On m'a déposé mais on m'attend dehors, alors je ne vais pas trainer.
Elle fit un signe de la main à l'assemblé et sortit de la salle avec Clark. Chloé sentait que quelque chose se passait sous ce toit mais ne dit rien. Devant la porte, elle fit la bise à son ami et avant de le laisser, elle aperçut Arthur au loin. Bizarre… Elle fixa ensuite le brun et lui demanda :
— Comment cela fait que tu connaisses Arthur ?
Il se pencha un peu plus, complètement égaré par sa question.
— Oui, Arthur Pentelton ? articula-t-elle en plissant des yeux interrogateurs.
Clark crut une seconde qu'il allait s'étouffer en ratant un battement de cœur…
— Non ce n'est pas lui alors…
— Pourtant je jurerais que c'était lui, enfin bon, bref j'ai peut-être besoin de lunette. Bise et viens me chercher à 14h.
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Partie 9 / Réalité
Ils étaient tous autour de la table, quand Clark les rejoignit. Au pas la porte, il contemplait l'image devant lui ou du moins la scène que lui offrait ses amis. Il passa son regard d'abord sur Lex, dieu comme il l'aimait, il ne savait pas vraiment ce que c'était que d'aimer avant de s'être rendu compte qu'il souhaitait bien plus qu'une simple amitié. Puis il détailla Arthur qui souriait en regardant Merlin. Clark pouvait lire ou même ressentir tout l'amour qu'il avait envers son valet. La joie se dessinait sur son visage et cela lui mit du baume au cœur. Lui qui, au début, ne l'appréciait pas du tout avec ses grands airs. Et pour finir, il fixa le sorcier. Il avait cette intime conviction qu'il n'y avait pas de hasard à leur présence ici et maintenant. Clark se sentait proche de lui puisqu'en un sens, ils vivaient tous les deux à peu près la même histoire.
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— Hé beau brun, tu t'amènes ! s'écria Lex en l'apercevant.
Souriant, il se posa sur sa chaise à côté de son homme et commença à se servir.
— Alors dis-moi, Merlin, comment vas-tu faire pour vous renvoyer là-bas ? demanda le maitre des lieux.
— J'ai juste à réciter le sort… sa voix était empreinte de tristesse et Clark le ressentit violement qu'il crut s'effondrer en pleurant.
Il ne pensait pas nouer autant d'amitié envers eux. Il appréciait même Arthur avec son caractère bien à lui, mais le découvrir sous cet angle, lui montrait combien les gens pouvaient se cacher derrière un masque. Comme pour Lex, il avait vu au-delà de son apparence et il aimait cet homme qui savait être avec lui et cela le comblait. Un silence prit place sans qu'aucun ne parlèrent. Merlin savait ce qui lui restait à faire et cela était la partie la plus difficile. Il n'avait pas le droit d'arracher un roi pour lui. Camelot avait besoin d'Arthur bien plus que lui-même. A la fin du repas, Merlin et Clark débarrassèrent la table et se retrouvèrent seuls tous les deux.
— Merlin, qu'est-ce qui passe ? demanda-t-il en déposant les assiettes dans le lave-vaisselle.
Le jeune sorcier le fixa un instant, le cœur battant, il s'assit sur la chaise la plus proche.
— Arthur et moi ne pourrons pas continuer ainsi…
Voyant que Clark allait lui répondre, il reprit difficilement :
— Je ne peux pas… Camelot a besoin d'un roi et plus tard, Arthur devra donner un héritier, chose que je ne peux, hélas lui donner…
— Il y a surement un…
— Non, quand nous retournerons là-bas, j'effacerais nos mémoires pour ne pas souffrir… dit-il en relevant son regard brillant sur son ami.
Clark savait que Merlin avait raison et cela ne faisait que le blesser encore plus.
— Ne sois pas désolé pour nous. Je sais qu'il est mon âme sœur et qu'à travers le temps, un jour nous nous retrouverons…
— Comment peux-tu en être si sûr ? demanda Clark sans cacher son désarroi.
Merlin lui sourit mystérieusement :
— Excalibur me l'a en quelque sorte fait comprendre. A chaque génération, nos âmes reviennent, pas forcément avec nos souvenirs…
— Si tu n'as pas de souvenirs comment tu pourras… coupa son ami.
— Un jour, Clark, tu verras… tu sauras quoi faire et ce, au bon moment, avait-il dit en plongeant son regard sur son ami.
Clark ne comprenait pas mais il avait confiance en lui. Puis son cœur se serra à la pensée qu'ils allaient bientôt partir.
Il ne pensait pas s'être si vite attaché et pour une fois, il était compris d'une personne qui lui ressemblait. Il n'imaginait pas sa vie sans Lex et essayait ne serait-ce, un instant, de comprendre Merlin sans sa moitié. Il avait du mal à le concevoir et il était touché par cette force que Merlin détenait et de cette volonté d'accepter. Même s'il était aidé de la magie, comment allait-il se retrouver ? Il avait beau tout retourné toutes ses questions dans sa tête, il n'y arrivait pas.
— Clark, entendit-il.
Merlin le fixait d'un regard compatissant et Clark lui murmura :
— Je suis désolé Merlin… mais tu es vraiment quelqu'un d'intègre et tu me surprends… et quoique je puisse faire, je le ferais.
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Arthur, qui était resté avec Lex, discutait avec lui. Le maitre des lieux était curieux de savoir comment ils allaient devoir faire pour cacher leurs relations au royaume. Lex lui posa donc la question et avec un peu plus réflexion, Arthur lui répondit tristement :
— Il n'y a pas de place pour notre union. Mon peuple compte sur moi pour veiller sur le royaume.
Et doucement des larmes coulèrent sur ses joues. Il les balaya de ses deux mains. Puis relevant son regard humide sur Lex, il ajouta :
— Merlin et moi n'en avons pas parlé mais nous le savons tous les deux…
Lex était à la fois ému et déçu. Comment vivre auprès de la personne qu'on aime sans pouvoir faire le moindre geste ? Il voyait à travers les paroles du prince combien il était encore plus vulnérable, combien cela devait le faire souffrir. Parfois, Lex se disait qu'il avait beaucoup en commun. Un père, qui souhaitait le voir reprendre sa relève, avait déjà tracé toute leur vie. Le Luthor connaissait ce côté mais sans Clark à ses côtés, il savait qu'il ne serait jamais devenu celui qu'il était aujourd'hui.
Alors, que répondre à Arthur, devant cela ? La seule chose qu'il fit, ce fut de lui poser sa main sur la sienne. Il n'y avait pas besoin de mot, de simple geste suffisait et Arthur avait accepté durement cette réalité.
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Arthur demanda à Lex la permission de retourner dans sa chambre. Il ne voulait pas pleurer devant lui ou devant eux. Il courait presque et une fois dans la pièce, il s'écroula sur le lit. Il avait beau se convaincre que les choses devaient être ainsi, il ne pouvait pas admettre que son amour pour Merlin était simplement une amourette. Plus il y pensait et plus ses larmes redoublaient. Il trouvait que sa vie était injuste et qu'il aurait préféré ne jamais avoir su. Mais comment vivre si celui qu'on aime vous aime d'un amour identique ? Comment survivre en croisant son regard brillant ? Puis perdu dans ses pensées, il sentit une paire de bras l'entouré. Il ne se retourna pas, il avait trop mal pour affronter Merlin.
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Le brun avait rejoint Arthur et quand il le vit en position de fœtus, son cœur se pinça. Il comprenait son chagrin et tout comme lui, il devait faire face à leur avenir. Merlin se colla à lui et approcha ses lèvres aux oreilles d'Arthur :
— Je serais toujours auprès de toi. Je serais toujours là…
Il le serra encore plus comme pour être sûr que le corps chaud d'Arthur était bien présent. Arthur aimait entendre son amant. Il aimait le sentir près de lui. Alors, il se retourna et lui dit :
— Je t'aime tellement que je ne sais pas comment je vais supporter ma vie à Camelot sans pouvoir…
Merlin le fit taire avec un baiser, baiser qui fut partagé.
— Arthur, commença le brun, tu n'auras pas à la supporter. J'utiliserai ma magie pour effacer ces moments…
Tout en parlant, il ne put retenir ses larmes. Il continua entre ses sanglots :
— Je ferais de même… pour moi… Je ne pourrais jamais vivre en sachant que je t'aime…
Merlin embrassa à nouveau passionnément son prince puis il ajouta comme une promesse :
— Dans une prochaine vie Arthur, je te promets… que je te retrouverais…
Cette fois, ce fut le prince qui prit Merlin dans ses bras et resserra son étreinte. Il déposa un baiser sur le front du brun et lui répondit :
— Je crois en toi Merlin… je t'aime et je sais que tu me retrouveras.
_ Il y a toujours une raison et je sais qu'Excalibur ne nous a pas amenés ici juste pour qu'on se rende compte de notre amour et que tout ça soit oublier… alors j'ai cette certitude qu'on se reverra.
Puis mentalement pour lui-même '' Ici dans cette vie, avec Alexandre et Clark''. Sur cette note, Arthur et Merlin restèrent blottis l'un contre l'autre. Ils voulaient savourer leur bonheur d'être ensemble, de s'aimer tant qu'ils leur restaient du temps… car ce soir, ils repartiront.
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Dans le grand salon, Clark et Lex s'apprêtaient à regarder un film lorsque Enrique fit entrer Cloé.
— Salut Clark, dit-elle en déposant un baiser sur sa joue puis en faisant de même à Lex.
Ce dernier fut surpris parce qu'elle ne lui accordait jamais autant d'attention. À sa mine, Cloé lui dit de but en blanc :
— Je sais tout alors ne me faites pas languir, je sais que vous avez enfin franchi le cap du '' tu m'aimes ? Ou pas ?''
Devant deux paires des yeux médusés, elle ajouta :
— Je ne suis pas reporter pour rien… je vois tout, dit-elle en plissant son regard.
— Ok Chloé, coupa Clark un peu mal à l'aise, que viens-tu faire ici ? Tu es parti i peine deux heures…
Sans leur répondre, elle se permit de s'assoir sur le canapé blanc et leur tendit un journal français. Clark le regardait et son regard accrocha l'image d'un homme qui ressemblait à Arthur. Lex curieux se pencha et put traduire à haute voix :
Le fils prodige, Arthur Pentelton, vient de perdre ses parents à l'âge de vingt-deux ans.Clark et son amant se regardèrent comme s'il venait de découvrir un trésor.-X-
Partie 10 / Retour
Arthur ne voulait pas lâcher Merlin. C'était trop difficile pour lui. Retourner là-bas serait reprendre le cours de leurs vies respectifs et il ne le voulait pas. La tête contre l'épaule du brun, il lui demanda :
— Est-ce qu'au moins j'aurais quelques souvenirs ?
— Non... chuchota Merlin.
Un rictus s'était formé sur ses lèvres princières puis elle se transforma en une douloureuse moue, le faisant craquer. Il sanglota tout contre Merlin.
— Est-ce que tu m'aimeras encore, put-il dire entre ses larmes.
— Toujours Arthur.
Merlin souffrait de le voir ainsi. Pour la première fois, il voyait l'homme qu'il était. Pas celui dont il avait dû supporter tout au long de sa courte vie à ses côté, non, il était l'homme qui savait et souhaitait seulement continuer à l'aimer. Le jeune sorcier ne pleurait pas, bien qu'il ait la gorge nouée, il se retenait parce que voir Arthur dans cet état lui montrait l'ampleur de son amour et pour rien au monde, il aurait échangé cet instant. Fermant ses yeux, il huma lentement son odeur.
— Si nous arrivons au même moment que nous étions partis, pourquoi ne pas rester encore un peu ? Tenta le blond.
— Plus nous resterons et plus nous ne voudrons plus partir, lui répondit-il sans cacher sa tristesse.
Bien que cela ne fasse qu'un jour qu'ils étaient là, Merlin avait senti sa magie qui le quittait. Il connaissait la cause de cet effet et il ne pouvait se permettre de s'effondrer. Il devait retourner à Camelot car un jour, oui, il retrouvera son prince.
— Je n'aime pas quand tu as raison… chuchota Arthur en se calant près de son brun.
Puis, le soir étant déjà si vite arrivé, ils descendirent accoutrer de leurs vêtements. Main dans la main, leurs cœurs serrés, ils allaient retourner à leur vie.
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Quand ils arrivèrent devant la grande salle, Arthur, les yeux rougis, serra son ami Lex.
— Merci… merci pour tout, bredouilla le blond à son oreille.
Lex, troublé, tenta de cacher ses émotions mais en croisant le regard de ce dernier, il laissa échapper ses larmes. Merlin avait pris son ami Clark en aparté et lui souffla quelques phrases qu'il garda pour lui. Le remerciant de tout son cœur pour leur compréhension d'être resté dans leur chambre, il lui donna deux objets que Clark rangea immédiatement dans sa poche. Puis vint au tour d'Arthur de dire adieu à Clark. Le blond n'avait plus la force d'émettre un son, alors seulement son ami lui murmura :
— C'est loin d'être d'un adieu…
Arthur releva son regard et intérieurement, il avait la même lueur que son Merlin. Il sourit enfin, en se disant qu'il lui ressemblait. Merlin serra Lex et sans un mot, il rejoignit Arthur au milieu de la pièce où ils avaient atterri la veille. Lex hésita quelques minutes mais osa demander à Merlin :
— Pourquoi le rouge et le bleu ?
A cette question Clark fixa son amant d'un regard interrogateur…
— Le rouge pour la couleur du feu, la force et peut-être même que je pourrais dire aujourd'hui la passion, avait-il répondu en plongeant son regard dans celui du blond.
Merlin fit une pause en insistant tendrement son amant dans les yeux :
— Le bleu pour la sérénité, la foi et peut-être ajouter la couleur des yeux de mon âme sœur… finit-il par murmurer…
Arthur serra ses doigts contre ceux de Merlin. Son cœur lui appartenait, la poitrine compressée, il lui déposa un baiser sur l'une de ses joues. Lex s'avança avec l'épée entre les mains. Subitement, Arthur s'interposa entre Merlin et Lex et dans un dernier espoir, il lui demanda d'une voix tremblante :
— Tu es sûr Merlin ?
Il y avait une telle douleur dans ses yeux que Merlin crut qu'il allait craquer à son tour. Mais sa raison était la plus forte. Il encercla son prince et lui chuchota :
— Souviens-toi Arthur, un jour je te retrouverais…
Le brun s'autorisa une pause et ajouta :
— Je suis le centre de ta vie, tu es mon cercle… nous nous complétons…
Il embrassa tendrement le prince qui pleurait à chaudes larmes. Merlin recula en lui souriant et il posa sa main sur la tête de son bien-aimé. Ses yeux étincelants devinrent dorés puis Arthur s'écroula sur le torse de Merlin. Clark, le regard humide et une main sur la bouche pour étouffer son cri, était touché par leurs échanges et leurs gestes si attachants. Lex, quant à lui, était prêt à les retenir. Jamais en tant que Luthor, il n'avait laissé ses sentiments aller au-delà de sa raison mais, en ce jour, il voulait qu'ils restent.
Mais Clark le retint de ses bras et tout contre lui, il sentait son amant partir dans une douloureuse tristesse. Jamais Clark ne l'avait vu ainsi… le masque était définitivement tombé… Merlin posa son prince au sol et prit son épée entre ses mains.
— Quand nous serons partis, avait articulé ce dernier dont la voix trahissait sa décision, prenait soin d'elle… Excalibur mérite d'être en de bonnes mains…
Devant ses amis, Merlin récita le sort en caressant la lame. Il dut se reprendre à deux fois, car sa magie avait faibli et en insistant, il y parvint. Puis dans un silence, les deux voyageurs disparurent.
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Lex et Clark n'auraient su dire combien de temps ils étaient restés dans la salle. Ils ne s'étaient même pas rendu compte qu'ils s'étaient agenouillés. L'épée était seule, là où s'étaient trouvés quelques minutes plutôt leurs deux amis. Leurs cœurs battaient la chamade et tous leurs corps tremblaient. Lex se saisit soudainement de l'épée et espérait qu'elle scintillerait à nouveau. Ses yeux devinrent subitement flous. Il se mit à crier quand Clark le blottit encore dans ses bras.
— Je sais Lex… ça me fait aussi mal… chuchota le brun.
Lex sentait les doigts de Clark se poser doucement sur sa tête.
— Jamais… jamais je ne voudrais que tu me laisses, jamais je ne voudrais… le reste s'éteignit dans la gorge du Luthor.
Alors Clark l'embrassa fiévreusement, le faisant allonger à même le sol. Il voulait pouvoir sentir l'homme qu'il aimait vibrer sous ses mains, frémir sous ses caresses… Clark voulait lui faire oublier cette peine que lui-même éprouvait. Lex se laissa emporter par le corps de son amant. Il le voulait maintenant. Il leva son regard meurtri et Clark, de ses yeux émeraude, lui montrait tout son amour. Peu importe l'âge, peu importe la manière… Ils désiraient tous les deux sentir et partager leurs émotions. Et dans leurs gestes, leurs souffles s'entremêlaient et la chaleur de leurs peaux s'imprégnait de son autre.
Lex se laissa guider par son amant qui le transporta très vite dans leur chambre. Ils ne voulaient pas oublier leurs amis, non ils voulaient seulement effacer cette tristesse. Clark s'allongea à côté de son homme et lui murmura :
— Jamais je ne te laisserais, jamais…
Tous les deux, corps contre corps, pantelants, s'adonnèrent pour la première fois aux joies de se découvrir. Et la peur de Clark s'envola car malgré ses pouvoirs, il savait l'amadouer pour enfin sentir toutes les caresses de son amant.
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Merlin était arrivé à leur époque et il fut surpris d'apercevoir Kilgarah. Avant que le brun n'ait eu le temps de lui répondre, ce dernier lui dit :
— Je t'ai senti partir loin, jeune sorcier. Et je sais que rien ne se fait sans qu'il y ait une raison à cela.
Merlin ne répondit pas. Que pouvait-il dire ? Il connaissait son destin et il comptait l'effectuer aux côté d'Arthur.
— Il est temps pour vous de reprendre votre place et je suis là pour veiller à ce que tu oublies tout…
En entendant ses mots, le jeune sorcier réalisa combien il ne voulait pas. Il s'agenouilla près du corps de celui qui fut un temps son amant et passa ses doigts dans la chevelure dorée. Merlin releva son regard humide mais encore une fois, Kilgarah le coupa :
— Merlin, tu as tant de chose à découvrir et ce qu'Excalibur t'a montré est la raison pour qu'un jour, jeune sorcier, tu te souviennes… Mais en ces temps où l'équilibre d'Albion est encore fragile, tu as un destin à accomplir.
Un vent plus frais se fit sentir faisant frémir Merlin.
— Merlin, le fait que vous ayez vécu cet instant loin de cette époque, signifie que vous le savez. Et même si votre mémoire est effacé… Votre âme le sait et c'est dans cette âme que naitra la force d'Arthur.
Le dragon était peiné de le voir ainsi et pour le consoler, il lui murmura en tant que frère :
— Merlin, je veillerais à ce qu'un jour ton amour pour le futur roi te soit dévoilé avant qu'une autre vie s'offre à vous. Je veillerais sur vos âmes, parce que nous dragon, lorsque notre ère touchera à sa fin, avons le pouvoir de réaliser le souhait de notre seigneur.
Le brun le regardait toujours, reconnaissant de savoir qu'un jour Kilgarah veillerait sur leurs âmes.
— Il est temps maintenant…
Kilgarah énonça le sort qui effaça la mémoire de Merlin. Ce dernier s'écroula. Le dragon sourit face au vent. Son cœur partageait les émotions du jeune sorcier et comme ses confrères, morts, il avait maintenant un destin à accomplir. Destin qu'il accomplira dans un avenir lointain. Il se pencha sur les deux corps et murmura :
— Toi Merlin qui veille sans cesse sur Arthur, sache que moi, je veillerais toujours sur toi… sur vous…
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Quelques jours plus tard, Merlin souriait au jeune prince. Le cœur léger, il avait coutume de sortir son crétin royal de ses batailles mais depuis le retour de leur sortie, il avait une intime conviction qu'Arthur serait le plus grand roi et encore plus pour lui. Avec le temps, Merlin devint un ami intime. Il était le point de repère pour Arthur et parfois, ce roi, que tout Albion avait attendu, se laissait consoler par celui qui deviendra Merlin l'enchanteur.
Arthur ne savait pas d'où lui venait cette envie soudaine de mieux connaitre son valet. Mais, dans son cœur, il y puisait sa force à chaque fois qu'un sorcier s'attaquait à son royaume. Et malgré qu'il se maria avec Guenièvre, quelque part une ombre lumineuse et aimante suivait son âme… Un amour inavoué en cette époque… mais chaque chose à son temps. Un jour avant qu'il ne sonnera son heure, il le lui dira.
Le temps des vies Arthurienne était déjà bien loin pour Lex et Clark. Durant les jours qui ont suivi leur départ, ils se demandaient s'il n'avait pas rêvé mais lorsqu'ils regardaient leurs bracelets en cuir, ils savaient que tout était vrai.
Fin
La suite un OS puis '' A travers tes yeux '' bientôt…
Aynath
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