Reclassement d'une fiction destinée à Edw7625...
Les personnages de la série ne m’appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de: Hubert Besson, Georges Desmouceaux, Bénédicte Achard, Magaly Richard-Serrano & Olivier Szulzynger. Je ne tire aucun bénéfice de leur mise en situation dans cette fiction.
Je t’aimais, je t’aime et je t’aimerai
Ils s’étaient aimés longuement, avec toute leur fougue et toute leur tendresse. La petite crique qui abritait leurs ébats était totalement déserte et Thomas n’avait pas eu trop de mal à convaincre son très pudique juge de se laisser aller. Bien sûr Florian avait commencé par protester, mais son amant savait parfaitement de quelle manière le faire plier avant de le faire gémir et crier sous son étreinte.
Maintenant ils reposaient, l’un contre l’autre et Thomas faisait jouer ses doigts dans la chevelure de son amour.
Mon juge nu sur les galets
Le vent dans tes cheveux épais *
Comme un printemps sur mon trajet
Un diamant tombé d'un coffret
Seule la lumière pourrait
Défaire nos repères secrets
Où mes doigts pris sur tes poignets
Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai
Son cœur se gonflait d’amour et de gratitude envers le destin qui avait mis cet homme sur sa route. Avant lui, il n’était pas grand-chose… Bien sûr il y avait eu Nicolas mais avec Florian, il s’était aperçu que l’amour qui l’unissait au policier n’était finalement qu’une grande amitié conjuguée à l’appel des sens et que son âme sœur c’était ce petit juge coincé qu’il avait rencontré un peu par hasard, ou plutôt qu’un hasard bienveillant avait mis sur sa route.
Certes leur relation n’était pas exempte de hauts et de bas, mais qui a dit que la vie à deux était facile ? Surtout lorsque l’un des deux s’est si longtemps menti sur ce qu’il était, ce qu’il ressentait. Surtout lorsqu’il y a une adolescente dans l’équation, un petit cœur qu’il faut ménager.
Mais petit à petit, ils avaient réussi.
Et quoique tu fasses
L'amour est partout où tu regardes
Dans les moindres recoins de l'espace
Dans le moindre rêve où tu t'attardes
L'amour comme s'il en pleuvait
Nus sur les galets
Ces vacances, Thomas les avait préparées de longue date. Il voulait son juge rien que pour lui pendant quelques jours. Après ce qui s’était passé avec Romain, après cette peur qu’il avait eue et qui lui mordait encore les entrailles, après ce cauchemar où il avait vu son compagnon mort, mort par sa faute à lui qui avait laissé un psychopathe entrer dans sa vie, il avait le besoin viscéral de s’assurer que Florian était bien là, près de lui, et qu’il ne lâcherait pas sa main de sitôt.
Cette épreuve, cette terreur gravée au fond de lui, elle lui avait fait comprendre que le temps des querelles devait laisser la place au temps du pardon. Florian avait fait des erreurs et lui en avait fait d’autres. Ils avaient une seconde chance et rien au monde n’aurait pu l’empêcher de la saisir.
Florian était sa moitié, son âme sœur, celle que certains cherchent toute leur vie sans jamais la trouver.
Le ciel prétend qu'il te connaît
Il est si beau c'est sûrement vrai
Lui qui ne s'approche jamais
Je l'ai vu pris dans tes filets
Le monde a tellement de regrets
Tellement de choses qu'on promet
Une seule pour laquelle je suis fait
Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai
Là, sur cette plage vide, ils avaient l’impression d’être seul dans un monde illuminé par leur amour. Egoïstement, ils oubliaient le reste de l’univers : il n’y avait qu’eux deux, eux qui avaient tant à se dire, tant à se pardonner, tant à reconstruire.
Thomas regardait le corps nu de son amant, faisait courir son doigt sur la cicatrice qui leur rappellerait toujours à quel point ils étaient passés près du désastre, à quel point le fait d’être encore ensemble était un cadeau du ciel.
Chaque jour nouveau qui se levait était une nouvelle chance, chaque nuit qui s’amorçait était un nouveau départ.
Et quoique tu fasses
L'amour est partout où tu regardes
Dans les moindres recoins de l'espace
Dans le moindre rêve où tu t'attardes
L'amour comme s'il en pleuvait
Nus sur les galets
Ils avaient entrelacés leurs doigts, se parlant dans le silence, par leurs cœurs qui battaient à l’unisson, par leurs souffles qui se mêlaient, par leurs peaux qui se touchaient…
Le temps avait suspendu son cours pour leur offrir cette parenthèse loin d’un monde qui les avait vus se déchirer, se détester. Ils avaient pleuré trop souvent l’un par l’autre, désormais ils voulaient simplement profiter de la douceur d’être ensemble, de la sérénité de se sentir pleinement vivants et complets.
Lorsque Florian était enfin sorti du coma, Thomas s’était juré que désormais il veillerait sur lui comme sur la prunelle de ses yeux. Florian était sa lumière, son guide, son salut. Il saurait prendre soin de lui, lui faire oublier la tragédie, le protéger de tous ceux qui pourraient lui vouloir du mal.
Jamais plus ils ne se quitteraient, jamais plus ils ne laisseraient quiconque se glisser entre eux.
On s'envolera du même quai
Les yeux dans les mêmes reflets
Pour cette vie et celle d'après
Tu seras mon unique projet
Je m'en irai poser tes portraits
À tous les plafonds de tous les palais
Sur tous les murs que je trouverai
Et juste en dessous, j'écrirai
Que seule la lumière pourrait...
Et mes doigts pris sur tes poignets
Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai
- Florian : veux-tu m’épouser ?
Les yeux bruns s’attachèrent aux siens en s’emplissant de larmes tandis que le juge murmurait :
- Oh oui… Oui, je veux t’épouser mon amour !
Ce que serait demain, ils ne le savaient pas. Mais à cet instant précis, tout ce qui comptait pour eux était là : l’être que chacun avait en face de lui était ce qui était le plus important au monde et dans le baiser qu’ils échangèrent, désespéré, brûlant, avide, il y avait la promesse d’un amour éternel.
FIN
Chanson de Francis Cabrel
*Paroles originales :
Mon enfant nue sur les galets
Le vent dans tes cheveux défaits